Bally, from ATL to BXL

Quelques semaines après notre dernière rencontre, nous retournons chez Emanuel, cette fois pour en apprendre davantage sur son poulain Bally. En FaceTime depuis Atlanta, en train de silloner la ville en caisse avec quelques potes, le jeune artiste prend le temps pour nous éclairer sur sa personnalité. La tête sur les épaules, il revient sur les risques qu’impliquent le succès, sa détermination à s’en sortir coûte que coûte et la dimension que pourrait prendre sa musique en Europe.




Pourrais-tu commencer par te présenter ?

Je m’appelle Bally, aka Young Biggavelli, aka Young Hollywood. Je suis originaire de New York, Long Island pour être précis, mais j’ai grandi à l’est d’Atlanta, dans la zone six, tu connais.

Par quelle porte es-tu entré dans le rap ?

J’ai grandi en lâchant des freestyles sur des beats que je téléchargeais. Je crois que j’ai commencé à 12 ans, mais ça fait seulement deux ans que je prends la musique au sérieux. Tu sais, au début c’est la même pour tout le monde, on se lance pour délirer, puis on finit rapidement par se prendre au jeu.

Tu étais influencé par qui à ce moment ?

Mon père écoutait de la vraie bonne musique. À l’époque où j’étais gosse, il rappait et écrivait des poèmes. Ça m’a tout de suite plongé dans cette culture. Il m’a fait connaître les légendes. Que ce soit Max B, Jim Jones, Andre 3000, Lupe Fiasco ou Kanye West.

Dans la tape Overly High, tu reviens souvent sur le fait que seul l’argent te motive, et pas la célébrité. Pourquoi cet état esprit ?

La fame ne m’intéresse pas du tout, j’ai un style de vie assez lowkey. Je suis là pour prendre soin de ma famille, il n’y a presque qu’eux et quelques frères que je côtoie. Je suis là pour l’argent. J’ai conscience qu’il apporte indéniablement la célébrité, mais je le fais avant tout pour m’en sortir.

On ne va pas revenir en détail sur l’accident qui t’es arrivé, mais tu étais préparé psychologiquement à ce que le chemin vers la gloire soit si périlleux ?

J’ai pris beaucoup de recul. Ce qui s’est passé m’a fait réaliser énormément de choses. Quand tu traces ta route vers le succès, c’est sur qu’il y a des hauts et des bas. Les gens t’envient et essayent de te mettre des bâtons dans les roues, tu peux y perdre la vie. Maintenant, je passe toutes mes journées en studio à bosser comme un dingue. Personne ne m’empêchera de briller.

Depuis que tu as rencontré Emanuel, qu’est-ce qui a changé dans ta façon de bosser ?

Il m’a fait rencontrer des artistes majeurs, que ce soit aux États-Unis ou en Europe. Il a ouvert des portes pour moi et permis à ma musique de dépasser les frontières. Elle touche plus de gens, c’est vraiment cool. Comme je t’ai dis, avant je ne posais qu’en freestyle. Je m’entraînais sans vraiment avoir de plan en tête. Tout est bien plus structuré, que ce soit au niveau des releases ou des sessions en studio.

Le premier son sorti sur ton YouTube est un feat avec Gunna. Tu peux m’expliquer l’histoire derrière ce titre ?

J’avais un contact, une sorte de street A&R. Il m’a dit que Gunna kiffait la vibe de mon son et qu’il était chaud de poser un couplet dessus. Je n’étais pas en studio avec lui au moment où ça s’est fait, mais ça m’a boosté de savoir qu’il me validait.

Tu as également collaboré avec plusieurs rappeurs et producteurs européens.

Travailler avec des personnes qui ne parlent pas la même langue que toi de base est super enrichissant. En vrai, quand tu fais du son, la barrière culturelle s’efface assez vite. Je suis vraiment fier de tous les tracks que j’ai pu boucler avec des gars d’Europe.

On a l’impression que ton passage ici t’a marqué. Quel est ton meilleur souvenir ?

Mec, j’ai tellement aimé. C’était sans aucun doute un des meilleurs moments de ma vie. Que ce soit la vie nocturne, les pâtisseries, l’architecture de la ville, les meufs trop fraîches… Je dirais que c’était à la fois fun et dépaysant. Les gens sont plus attentionés ici. La vibe de ce séjour était vraiment incroyable.

Comment tu jongles entre tes racines à Atlanta et ton nouveau public qui se développe en Europe ?

C’est dingue, tout ça, le fait que ça soit réel. Dans ma première tape, Blueface Trip, je lâchais une line pour rigoler en mode « Young Bally out in Paris », et ça s’est produit. Je vais continuer à fonctionner comme ça. Travailler dur et prendre le temps de réaliser mes rêves.

Qu’est ce que tu cuisines en ce moment ?

Comme te l’a dit Emanuel, je bosse un EP ou une tape. J’attends encore un peu. Je suis en train de construire un gros catalogue. La suite suivra naturellement, je ne suis pas encore au maximum de mon potentiel.

Avec le nombre faramineux d’artistes qui blow à Atlanta, qu’est-ce qui constitue ton plus grand atout ?

Je pense être complet musicalement. Je peux rapper et chanter. Beaucoup de rappeurs ont besoin d’autotune ou d’autres artifices. J’ai l’avantage de ne pas en dépendre.

C’est quoi la journée type de Bally à ATL ?

Je veux juste être en studio entouré de personnes que j’apprécie. On va rouler des dizaines de blunts toute la journée et jouer aux jeux vidéo (sourire). Je n’aime pas trop faire la fête, aller en club. Les seules fois où je m’y rends c’est pour défendre ma musique ou celle de mes potes.


Texte : Nathan Barbabianca

Crédit : Blue Films & Shot By Celio

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